Il y a quelques jours j’ai reçu une offre d’Orange m’indiquant que la fibre était désormais disponible dans mon immeuble.
Ma 1ère reaction a été “cool je vais pouvoir upgrader ma connexion “. Seulement après quelques secondes de réflexion j’ai jeté le prospectus à la poubelle.
Le bien est l’ennemi du mieux
Entre temps je m’étais remémoré un épisode intervenu un an auparavant où j’avais changé de fournisseur d’accès suite à la réception d’une super promotion. J’avais un système qui marchait parfaitement et qui me convenait mais j’ai été tenté de le changer “juste” pour payer moins cher. S’en étaient suivi 3 semaines de problèmes, le wifi qui marchait moins bien dans certaines pièces, un débit lamentable et l’achat d’un routeur pour y remédier ,…bref une prise de tête, des heures passées à tester, brancher, contacter le support, me renseigner sur internet…et un système qui ne marchait juste pas aussi bien que le précédent. Tout ceci s’est terminé brutalement au bout de 3 semaines j’ai ramené la box, dû payer un tiers de l’abonnement annuel pour cause de résiliation anticipée et suis revenu chez mon ancien fournisseur au prix fort (car il n’y avait aucune promotion). Bref je voulais juste que la situation redevienne comme avant. Ça m’a coûté une centaine d’euros. Cher quand on pense que ma motivation initiale était d’économiser de l’argent…mais j’ai finalement fait une affaire car 100€ pour apprendre une leçon de vie c’est finalement pas cher. Depuis ce jour j’ai appris le sens de l’expression “If it ain’t broke, don’t fix it” ( si ce n’est pas cassé ne le répare pas). Ne pas toucher à quelque chose qui marche.
100€ pour une leçon de vie c’est finalement pas si cher
Une réaction de vieux con ?
Seulement n’est ce pas finalement un frein à l’amélioration cette aversion au changement. Pour dire cela autrement serai-je en train de devenir réac ? La réponse est heureusement non, c’est juste qu’avec les années je suis devenu plus intransigeant sur la gestion de mon temps. Là où je pouvais passer des heures à tester des dizaines d’outils, bidouiller un PC, essayer des trucs juste par curiosité, je privilégie désormais l’efficacité et cela implique notamment d’évoluer dans un environnement stable.
Ainsi une époque je testais toutes les méthodes de productivité, toutes les applications de prise de notes ou de todo listes. Résultat je passais un temps fou à tester,changer, m’adapter à des outils ou méthodes dont l’objectif était justement de me faire gagner du temps. Vous voyez l’ironie de la situation.
Au fil du temps j’ai donc mis en place des processus, des usages, des “setups” qui sont adaptés à mes besoins,mes usages et que j’ai appris à maîtriser.
Et j’ai désormais tendance à les faire évoluer de manière itérative qui consiste à améliorer au fil de l’eau plutôt que par Big Bang.
Estimer le ROI de chaque changement
J’essaie a présent pour chaque changement qui pourrait “casser” ou modifier fortement un processus,de me demander s’il va vraiment m’apporter quelque chose. En quoi ce changement va m’aider ? En essayant d’estimer au mieux le “ROI” de chaque évolution je limite le risque de perdre du temps et me focalise sur les changements qui vont avoir le plus d’impact.
Avoir cette attitude c’est aussi une preuve de maturité comme l’expliquais assez bien Guillaume Vendé dans cet article, c’est accepter que notre solution n’est pas parfaite mais qu’aucune ne l’est. C’est être à l’aise avec les compromis induits par tout choix.
Et vous comment gérez vous ces tentations permanentes de changements ? Comment arbitrez vous entre le changement et le status quo ?
